Yoko Ono, née le 18 février 1933 à Tokyo au Japon, est une artiste expérimentale,
plasticienne, musicienne, chanteuse, compositrice, écrivain, comédienne et cinéaste
japonaise, connue notamment pour le couple qu’elle forma à partir de mai 1968 avec
John Lennon, jusqu’à son assassinat sous ses yeux à New York le 8 décembre 1980.

Personnalité engagée, Yoko Ono milite pour les droits de la femme ainsi que pour la paix
dans monde.

Artiste à part entière, Yoko Ono reste dans l’imaginaire collectif la muse du fondateur des
Beatles, et aussi celle par qui la séparation du groupe est arrivée.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle doit fuir les bombardements incessants de la capitale
japonaise en se réfugiant avec ses parents à la campagne puis à New York.

Premiers pas dans le monde de l’art

Dès l’âge de 14 ans, Yoko se destine à l’art avec notamment l’écriture, montrant une attirance
très nette vers l’avant-gardisme. Elle fréquente le milieu théâtral, entamant aussi des études de
philosophie, de lettres et de chant. Elle est alors très influencée par la Beat Generation
(mouvement littéraire et culturel des années 1950) et adopte le style qu’on lui connaît : habillée
de noir, les cheveux lâchés.

Le mouvement Fluxus

En 1958, Yoko suit des cours de musique expérimentale, prodigués par John Cage, grand nom
de l’avant-gardisme qui l’influence énormément, notamment avec l’art pictural qu’il enseigne : le
minimalisme. Elle s’engouffre dans cette voie, qui lui convient pleinement, et tente de produire
ses premières œuvres et spectacles artistiques. Avec le retour en force du pop art, elle reprend
confiance en elle, créant le bagism, spectacle consistant à s’enfermer dans un sac avec un
partenaire, qui rencontre un certain succès et en publiant un recueil de poèmes intitulé
Grapefruit.

Petit à petit, Yoko acquiert une certaine notoriété dans le monde de l’art en adhérant au groupe
d’artistes Fluxus, un mouvement d’artistes d’avant-garde, qui se développa au début des
années 1960. En 1965, « Cut Piece », une performance durant laquelle Yoko reste assise sur
scène, invitant les spectateurs à prendre une paire de ciseaux pour découper ses habits jusqu’à
ce qu’elle soit complètement nue dans la posture traditionnelle de la femme japonaise, est
présentée en avant-première au Carnegie Hall de New York. La représentation connaît un
immense succès, confirmé par les médias et les critiques d’art fascinés par son audace.

A Box Of Smile de l'artiste Yoko Ono, en 1971

A Box of Smile - Yoko Ono

L’union avec John Lennon

Le 9 novembre 1966, installée à Londres, Yoko rencontre John Lennon, le fondateur des
Beatles, lors du vernissage de son exposition « Unfinished Paintings & Objects » à la galerie
Indica. Lennon découvre l’univers de l’artiste conceptuelle, son imaginaire, son humour qui
entrent intimement en résonance avec ses aspirations intellectuelles et artistiques. Lorsqu’il est
demandé à Yoko d’enfoncer un clou sur l’une de ses œuvres, elle refuse tout d’abord, prétendant que la planche devait être intacte. Lennon propose alors de payer cinq shillings
imaginaires pour planter un clou imaginaire.
Lors d’un vernissage de Claes Oldenburg, Yoko rencontre une nouvelle fois Lennon. Plus tard,
elle lui demandera d’apporter sa contribution à un livre sur la musique du xxe siècle, dont John
Cage, a commencé la rédaction.

En mai 1968, Lennon invite Yoko dans sa résidence de Kentwood, où ils enregistrent leur
premier travail en commun, l’album expérimental « Two Virgins », contenant deux longs morceaux
de musique expérimentale. Pour sa pochette, ils apparaissent tous les deux dans le plus simple
appareil.
Défrayant les chroniques, l’union de John Lennon et de Yoko désormais officielle, fait l’objet de
beaucoup de controverses.

Yoko et les Beatles

La présence constante de Yoko durant les séances d’enregistrement des Beatles deviendra un
grand sujet de controverse chez les fans du groupe et nuira beaucoup à l’ambiance qui règne
au sein du groupe, venant s’ajouter aux querelles concernant les affaires et les changements
d’orientations musicales de chacun et notamment les tensions grandissantes entre Lennon et
McCartney.
Cependant, beaucoup s’accordent à dire qu’elle a aussi été une bouée de sauvetage pour un
Lennon en perdition et allait exercer une influence considérable sur plusieurs de ses
compositions.

John et Yoko se rendent également célèbres par leur engagement militant en faveur de la paix
dans le monde, notamment au travers du tube “Give Peace a Chance”, attribué à leur nouveau
groupe Plastic Ono Band et qui sera le premier succès d’un Beatle en dehors du groupe.

Yoko Ono donne naissance à Sean le 9 octobre 1975 et offre un visage inédit au couple
traditionnel : John se consacre à l’enfant tandis que Yoko gère le patrimoine commun.

Le soir du 8 décembre 1980 à 22h45, Mark David Chapman, un déséquilibré, abat Lennon,
sous les yeux de Yoko, de quatre balles de revolver. Quelques heures plus tôt, Lennon
lui avait accordé un autographe.

Après l’assassinat de Lennon, Yoko ralentit sa production artistique et se consacre entièrement
à son fils Sean et à la gestion de l’empire économique de son défunt mari. Elle édite des
disques posthumes de Lennon : Live In New York City, Milk And Honey et « Menlove Avenue »,
avec de vieilles chansons ou de simples maquettes et s’unit à Paul McCartney, George
Harrison et Ringo Starr dans la défense des intérêts communs des Beatles.

En 1985, à l’occasion du 45e anniversaire de Lennon, une partie de Central Park est
réaménagée grâce à un don d’un million de dollars de Yoko et baptisé le Strawberry Field
Memorial.