L’histoire d’une modiste à contre-courant

Si vous voulez être irremplaçable, soyez différent. - Coco Chanel (1883-1971)

Coco Chanel, une modiste à contre-courant

Photo de Gabrielle Chanel, 1909

Tout au long de sa vie, elle n’eut de cesse que de masquer ses origines. L’existence de cette reine de l’allure oscille entre les éclats du succès, ses amours de haute volée et le bruit sourd de son destin solitaire.

Une vie ambivalente, entre intuitions et rébellions, celle de « l’ange exterminateur d’un style XIXe siècle. » (Paul Morand)
Une vie à double facette mêlant les fracas de la gloire de la reine de l’élégance et le bruit sourd de son destin d’amazone solitaire. Double, comme les deux C, symboles enlacés du succès de sa maison, fondée en 1914.

Gabrielle Chanel, célèbre créatrice de mode

Photo de Coco Chanel

Elle est morte un dimanche. Elle rentrait de promenade. Elle a répondu au concierge du Ritz qui lui demandait si elle allait bien…que ça allait, mais que dans une heure ou deux elle serait morte.
Elle s’est étendue sur son lit simple avec une douleur dans la poitrine. « J’étouffe, Jeanne », a-t-elle dit à sa femme de chambre. Quelques gestes de panique, quelques mots encore. Et puis elle a déclaré : « C’est comme cela que l’on meurt. »

Elle faisait mine d’orchestrer la mort comme elle l’avait fait avec la vie.
Elle s’en est allée maquillée, coiffée et habillée, sans laisser à l’agonie le temps de chiffonner son teint, ses cheveux et son allure. C’était le 10 janvier 1971.
Le lendemain, Le Monde évoquait un style imposé et qui s’imposerait encore à plusieurs générations. Le New York Times consacrait à sa disparition.