Florence Benichoux a commencé sa carrière de médecin en sauvant des vies. Aurait-elle oublié l’urgence de sa lutte initiale en consacrant son énergie à la qualité de vie au travail?

Les apparences sont trompeuses : Florence Benichoux se bat pour sauver nos vies abîmées par le travail. « J’ai commencé par soigner des individus et maintenant je soigne des organisations. » « Et si on travaillait autrement ? »

Depuis toujours, Florence Benichoux s’attache aux causes des maladies plus qu’aux symptômes. Jeune médecin cancérologue, elle luttait contre la prolifération des tumeurs dans le corps de ses patients. Aujourd’hui elle lutte contre la prolifération du stress chronique en entreprise : ce mal détruit la santé d’un quart des salariés. « Doit-on perdre sa vie à la gagner ? », interroge, faussement innocente, Florence Benichoux, qui poursuit :

- L’entreprise vit aujourd’hui en flux de plus en plus tendus. Le rythme de travail s’en trouve affecté ; et l’accélération du rythme se redouble d’une complexification des missions.

- En face, les attentes des salariés divergent. Chacun souhaite exercer un travail intéressant et équilibrer vie personnelle et vie professionnelle.

- Un écart béant s’est créé entre celui qui dirige et celui qui exécute. La solution tient dans un paradoxe : l’amélioration des conditions de travail est nécessaire à notre productivité !

Tous les économistes répètent que c’est le travail humain, et non pas le capital, qui crée la valeur. Assumons. La prévention de la santé mentale au travail est « rentable » : un euro investi offre un retour de 13 euros. Florence Benichoux a créé sa propre définition de la qualité de vie au travail : être bien dans son corps, dans son organisation, dans ses relation et dans sa gouvernance, c’est-à-dire savoir en quoi notre travail est utile.

Pour mesurer la capacité des entreprises à respecter ces changements, il fallait un baromètre: la haute qualité humaine (HQH). Les entreprises qui se voient décerner cette distinction n’hésitent d’ailleurs pas à la mettre en avant. L’objectif pour Florence Benichoux est à présent de labéliser un maximum d’entreprises.

L’objectif, ambitieux, répond à la mission qu’elle s’est donnée : elle a commencé par soigner des individus, et maintenant elle soigne des organisations.

Merci à Antoine Deiana de l’IEJ.