Muriel Zusperreguy, ballerine et première danseuse à l’Opéra de Paris expose son angoisse sur l’arrivée de la retraite qui l’attend dans cinq ans.

« Ma vie s’arrêtera à 42 ans. Ma vie de danseuse ».

Cette jeune femme au physique délicat et au port de tête royal nous parle avec une grande sincérité. Car la danse, c’est sa vie. La tragédie des 42 ans, c’est l’âge de la retraite pour les danseurs : date de péremption. Ils ne pourront plus danser à l’opéra, ni ailleurs. Ce drame, c’est aussi l’écart entre un corps éprouvé par les effets du temps, et un esprit capable d’offrir un jeu au summum de son aboutissement. Cette jeune maman toute en retenue raconte ses débuts : « comme beaucoup de petites filles, j’étais fascinée par le tutu ».

Du rêve et de l’insouciance des spectacles de fin d’année, elle passe à la compétition féroce de l’école de danse de l’Opéra. La danse, c’est le canal d’expression de Muriel, ce qui lui permet de s’extérioriser, de se surprendre. Femme fatale, jeune fille innocente ou encore prostituée : les planches de l’opéra de Paris lui permettent d’endosser différents costumes.

Pourtant le compte à rebours a commencé. Que faire demain lorsque vous serez privée de ce qui vous apporte le plus de joie dans votre existence ? Devenir chorégraphe ? Difficile à envisager lorsqu’on est interprète…Et puis, il reste encore un peu de temps, de nombreux mois pendant lesquels elle a l’intention de profiter pleinement de ses dernières années à l’Opéra.

Ce témoignage ne laisse pas indifférent. Parler est un défi pour cette femme réservée qui partage avec pudeur son expérience sans rien masquer de son émotion !

Merci à Marie-Caroline Meijer de l’IEJ.