Du haut de ses 1m60, voilà une femme au caractère bien affirmé, pour le moins étonnante : engagée pour sa patrie, et évoluant au travers d’un milieu très masculin et sensible, elle n’en garde pas moins une grâce fragile et une sensibilité qui lui donne toute son humanité. Conseillère en affaires politiques dans des pays dits fragiles ou en conflit pour le compte d’organisations internationales ou du Ministère des Affaires étrangères, Marie est une femme au parcours atypique et engagé.

Portrait d’une femme à l’idéalisme élevé, affranchie et citoyenne du monde.

Un parcours atypique poussé par la curiosité et l’envie de se rendre utile

« Je me définis Comme un petit bidule au caractère bien trempé ! Passionnée, très curieuse, remplie d’imagination et toujours prête à vivre un petit bout d’Histoire !

Parcours… comment dire, chaotique ! Au début j’avais plutôt envie de voyager que de travailler. Alors c’est ce que j’ai fait, 15 mois autour du monde en solo. J’ai « grandi ». Et puis par hasard je me retrouve dans la salle de change d’une grande banque américaine à Londres. Pas moi. Éternelle étudiante, je reprends des études. Je m’essaie au développement économique en Europe centrale et en Europe de l’est. Et puis un jour, alors que je suis à Vienne, j’entends parler d’observation électorale. La France – à savoir le Ministère des Affaires étrangères (MAE) – recherche des observateurs pour la mission d’observation électorale de l’OSCE en Ukraine. J’ai une heure pour relooker mon CV et écrire une lettre de motivation. Ça fait presque 10 ans que je n’ai pas écrit en français, dur ! Me voilà à Donetsk, je fête le Nouvel an à Kiev, vive la révolution orange !

L’Ukraine, c’était pour le fun, rien de plus. On me parle d’un bouquin « Emergency Sex ». Je le lis et là, je me prends un « coup de poing dans la gueule ». Rien de moins. Ce livre me révèle à moi-même, je n’ai pas à choisir. Comment un humain peut-il affliger autant de supplice à son semblable ? Aujourd’hui ça fait 10 ans que j’évolue en tant qu’expert ou conseiller en affaires politiques dans des pays dits fragiles ou en conflit pour le compte d’organisations internationales ou du Ministère des Affaires étrangères. »

« En tant que bureaucrate de terrain, j’utilise avant tout mon relationnel, mes capacités d’analyse et d’adaptation et puis… ce que j’appelle mon côté « pitbull » : je ne lâche pas ! Je crois en ce que je fais, je ne m’avoue pas facilement vaincue et du haut de mes 1m60, je peux déplacer des montagnes pour y parvenir. »

Ces valeurs fondatrices sont celles de l’intelligence, de l’esprit et du cœur, de l’authenticité et la justice.

« Avec beaucoup d’humilité parce que dans la vie, il y a les principes et puis… il y a la vie, je dirais : l’honnêteté intellectuelle et l’authenticité émotionnelle ; l’intelligence, celle de l’esprit et du cœur ; l’accueil de la difficulté et de la souffrance ; la justice ; la volonté de réconcilier, de réinventer l’avenir ; la liberté de penser ; et en hommage à un philosophe ivoirien et pour toutes ces femmes et ces hommes qui en sont privés. »

« La liberté d’aimer, car pour beaucoup c’est un luxe philosophique auquel seuls les occidentaux ont accès. »

Pour Marie, TEDx a une responsabilité sociale

« Celle qui inclut, rassemble et partage, celle qui innove, celle qui accueille l’ambition et les rêves avec le sourire du « oui, c’est possible, parlons-en », celle qui ose être femme à part entière. »

Un engagement entier et profond, parfois au détriment de sa vie privée

« Comment je m’engage ? Entièrement ! Je donne tout mon jus, tout mon être. Le professionnel et le personnel ne font plus qu’un. »

« L’engagement donne un sens à mon vie. J’ai confiance en elle et en lui. »

« Quand on adore ce que l’on fait, on ne travaille pas. Parfois je me demande si mon engagement s’est fait au détriment de ma vie privée ? C’est très arrangeant de le penser mais je ne suis pas dupe ! Le jour où je serais capable de faire une place à l’archétype de la femme-épouse, alors seulement ce jour-là, je pourrais être fière de mon engagement dans le monde parce qu’il sera le résultat d’un véritable choix, du profond respect de mon être décliné au féminin. »


« Petite fille, la nuit, je rêvais que j’enfilais une grande cape et que je volais de par la planète pour la sauver… une nuit ici, une autre là. Sur le plateau de sa balance, ce petit garçon afghan fait lui aussi des rêves. Pourra-t-il les réaliser ? »

De nombreuses personnes l’ont inspirées, ce sont des personnes de terrain, qui s’engagent et prennent des risques au quotidien

« Ils sont nombreux. Des illustres inconnus qui ont, un jour, traversé ma route. Un chirurgien burkinabé qui « répare » gracieusement les femmes ayant subi des mutilations génitales. Un médecin algérien qui, lors des « tests » ou « examens de virginité », répond que « tout est conforme » quand ça ne l’est plus. Une femme afghane qui mène sa campagne présidentielle à l’abri des regards, sous sa burqa bleue. Dans notre monde où l’image est tout ou presque, peut-on seulement s’imaginer un instant que cela soit possible ?! »

Les femmes françaises s’engagent, se battent mais font moins de bruit

« Les femmes françaises n’ont rien à envier à leurs compatriotes d’outre-manche supplantées d’ailleurs de plus en plus par des femmes de l’hémisphère sud. Elles s’engagent, se battent et font certainement preuve de courage et d’audace.

Pour preuve, le nombre important de femmes françaises sous contrat en Afghanistan depuis la chute du régime Taliban. Et puis, le premier conseiller déployé par le Quai auprès de la force française en Kapisa, c’était moi, une femme. »

« Les Françaises font moins de bruit. Elles savent conjuguer engagement et féminité sans tomber dans les débordements du féminisme à outrance… castrateur et destructeur. »

Les attentes de Marie vis à vis de TEDx ?

« Que TEDx facilite le dialogue entre les femmes du secteur privé et celles de l’institutionnel et/ou des ONG. »

Un mot qui lui ressemble ? « Sourire ».

« Parce que c’est gratuit et que tout le monde le « parle ». Parce qu’il est un jour timide, l’autre espiègle. Parce que c’est le cœur qui s’exprime. »