EDITO

Une jeune femme a été giflée dans un bus en Turquie parce qu’elle portait un short en période de ramadan. La vidéo a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux au début de l’été. Pourquoi cette femme a-t-elle été giflée par un homme inconnu ? Parce que cet homme s’est senti « agressé » par la tenue « légère » de cette femme dans cet espace public partagé. Serait-ce interdit de porter un short en Turquie ? Non, la question n’est pas celle du « droit » mais de « l’égalité » entre les hommes et les femmes. Ce sujet dépasse largement les frontières de ce pays et s’adresse à nous toutes et nous tous. Aujourd’hui, même dans nos pays républicains et laïcs, les femmes ont peut-être acquis « l’égalité en droit »… mais « l’égalité de traitement » reste très fragile.

L’espace public est un espace genré !

A l’image de la société patriarcale, les espaces publics restent très masculins. De l’urbanisme aux transports publics, en passant par la publicité ou la différence de traitement et d’image dans les médias. Tous ces espaces communs sont en réalités genrés, voire sexistes et, femmes et hommes ne pratiquent pas de la même manière les rues, les cafés, les espaces culturels et sportifs.

L’histoire, la morale et l’organisation des villes ont, de fait, une influence marquante sur nos comportements. L’éducation joue aussi un rôle primordial et, par exemple, on apprendra plus aux petites filles qu’aux jeunes garçons à éviter certaines zones et à rentrer tôt. A l’âge adulte, il est plus difficile pour les femmes de se réapproprier cet espace dit dangereux depuis l’enfance, d’autant que le harcèlement dans la rue et son acceptation tacite augmentent ce sentiment d’insécurité.

Les politiques publiques et les actions citoyennes pourraient favoriser la mixité de l’espace public pour rendre la ville plus respectueuse, plus agréable, plus vivante, plus conviviale. Mais comment : Quel type de coprésence souhaiterait-t‘on développer pour harmoniser les territoires de vie ? Comment créer les conditions de mixité de genres et de races ? Et comment professer le “courage civil” à ces futurs citoyens afin qu’ils soient solidaires face aux risques d’agression ?

L’urbanisme pense-t-il aussi aux desseins des femmes ?

Ce sentiment d’insécurité des femmes devrait systématiquement faire l’objet d’attentions particulières de la part des architectes urbanistes. Envisager l’aménagement urbain est un enjeu de la lutte contre le sexisme quotidien.

Il une façon d’envisager le vivre-ensemble ! Et si on se penche sur la question de son « coût », la mise en place d’un « gender budget » va permettre de mesurer la répartition de l’argent public entre les sexes de manière à résorber les inégalités existantes dans l’attribution des crédits publics, et donc mettre l’accent sur l’inégalité genrée perpétuée par les politiques publiques.

Si nous rendons l’espace plus confortable et attractif pour les femmes, il le sera pour tout le monde ! Faisons le pari que l’expertise des femmes - sur les politiques d’habitat et d’équipement urbains – augmentera tout potentiel d’aménité d’une ville. Alors intégrons la question du genre dans tout projet de requalification urbaine.

De l’organisation de la cité à l’univers virtuel : un partage de l’espace de plus en plus inégal !

Mais le sujet va au delà de la seule organisation de notre cité. En offrant aux individus la possibilité d’être tour à tour émetteurs, récepteurs et relais d’informations, les formes d’engagements que l’on voit apparaître avec les technologies numériques auraient pu s’affranchir des ordres établis et on aurait pu croire que la toile allait permettre de rééquilibrer l’espace hommes - femmes. Mais du réel au virtuel, cette réalité n’a pas su faire peau neuve. Les femmes ne rentrent toujours pas à égalité dans l’Histoire avec une remontée « juste » de leurs données sur le big data. L’inégalité ne cesse de s’amplifier sur internet et le virtuel continue d’être conçu et gouverné par une vision masculine, avec un impact majeur sur les questions de sécurité, de droit de circulation, et d’image dans le monde que nous construisons.

C’est toute cette réflexion que j’ai encore envie de porter. Même si les technologies permettent d’accélérer le tempo, nous devons prendre le temps nécessaire pour échanger sur la durée. Elaborer une réflexion et tisser des liens entre nous tous exigent de se poser ensemble en un même lieu et de partager un moment riche.

L’égalité ne se décrète pas mais se construit ensemble !

Béatrice Duboisset

Dans une volonté d’engager sa communauté à libérer ses idées et à développer des initiatives pour plus d’impact ; les équipes de TEDxChampsÉlyséesWomen, proposent un programme de 2 heures de workshops.

« Tout le monde a des idées : la preuve,
c’est qu’il y en a des mauvaises ! » Coluche

Notre démarche cherchera à favoriser l’ouverture d’esprit, la dynamique collective, le consensus, la prise de décision communes, la participation pour adresser l’enjeu de l’égalité dans les espaces publics.

75% de pratique et 25% de théorie

Nous croyons aux rêveurs, aux optimistes, aux idéalistes, aux artistes, aux entrepreneurs, aux chercheurs, aux bienveillants et à toutes les personnes qui ont envie de contribuer positivement par leur engagement, leurs actions et leurs projets au monde dans lequel nous vivons.

Rejoignez-nous !

« Il ne suffit pas de parler, il faut parler juste. » William Shakespeare

L’innovation passe par la collaboration. Le partage d’idées et la curiosité intellectuelle doivent être encouragés.

Une des façons de collaborer est de transmettre nos connaissances et d’en faire bénéficier le plus grand nombre. A l’instar de ses cousins / cousines la conférence TEDxChampsÉlyséesWomen est propagatrices d’idées et a bien compris l’importance du partage !

Avec le format TED, tout est plus moderne.

14 intervenants et 2 performances

1 pause pour échanger, networker et transmettre ses impressions avec la communauté TEDxChampsÉlyséesWomen.