Le Sport féminin, moteur du changement social positif

L'oeil de TEDxChampsÉlyséesWomen
// 26 avril 2016

      L’article premier de la Charte internationale de l’éducation physique et du sport met en avant la pratique de ces derniers comme un droit fondamental pour tous, indispensable à l’épanouissement et au développement des aptitudes physiques et intellectuelles. C’est pour cette raison que la sensibilisation aux bienfaits du sport prend une place de plus en plus centrale dans les programmes d’éducation des garçons et des filles à l’école.
En France pourtant, les jeunes adolescentes de 12 à 17 ans sont plus nombreuses que les garçons à ne jamais pratiquer de sport en dehors des cours obligatoires d’éducation physique (14 % de filles contre 8 % de garçons) et à avoir abandonné sans reprendre d’autres activités sportives (26 % de filles contre 15 % de garçons).

Pourquoi un tel fossé ? Le signe que le sport est majoritairement plus accessible pour les hommes qu’il ne l’est pour les femmes : un constat globalement partagé par la société civile. Promouvoir et faciliter l’accès au sport pour les femmes s’inscrit dans un souci d’égalité et de liberté de disposer de son propre corps, indépendamment de sa nationalité, son âge, son handicap ou son orientation sexuelle ou religieuse.

Le sport pour s’autonomiser et développer son leadership

      Dans cet élan, et celui de la journée internationale du sport au service du développement et de la paix célébrée le 6 avril dernier, l’UNESCO a rappelé – au delà des bénéfices santé - l’importance du sport comme instrument de développement, véhiculant des principes fondamentaux, tels que le respect de l’autre et des règles mais aussi comme instrument de paix.

C’est dans cette optique que les Etats membres de l’UNESCO ont adopté en novembre dernier, une nouvelle Charte internationale énonçant des principes éthiques et des standards de qualité pour assurer la participation de tous au sport.

Cette volonté de l’UNESCO, partagée par ONU Femmes s’est concrétisée par une campagne lancée le 6 avril dernier pour promouvoir le rôle du sport dans l’enseignement des valeurs telles que l’équité, l’égalité, l’inclusion et le respect.
Cette campagne est le fruit d’un partenariat influent avec l’Agence mondiale antidopage, le Conseil international pour l’éducation physique et la science du sport, le Comité International du Fair Play, le Comité International Olympique, et le Comité International Paralympique ayant pour but d’intégrer les valeurs du sport au sein des programmes scolaires.

Donner au sport féminin toute son importance dans la société

      Un sujet plutôt d’actualité au vue de l’agenda chargé de ce mois d’avril 2016 qui d’ailleurs restera marqué par la sortie du magazine Les Sportives : un concentré innovant d’actualités dédiées au sport féminin ! Une première en France et une belle manière de mettre en avant les qualités indéniables dont font preuve les femmes dans les sports de haut niveau. Cette sortie est en harmonie parfaite avec les résultats brillants de l’équipe féminine de rugby au tournoi des 6 Nations en mars dernier et la montée en puissance des bleues au foot, fraîchement qualifiées pour les JO de Rio !

Enfin sur le terrain de la médiatisation, on notera un gain – timide mais présent - de visibilité sur la sphère audiovisuelle grâce au CSA qui accorde plus d’importance à la retransmission de tournois purement féminins. Sur cette lancée, le CSA et l’association Femmes Mixité Sports, ont lancé les « 4 saisons du Sport Féminin » : quatre temps forts retransmis à la TV tout au long de l’année pour promouvoir le sport féminin.

Le Sport pour sortir de la précarité

      Mais ce n’est pas tout ! L’activité physique a prouvé de nombreuses fois être un formidable levier pour se relever et sortir de la vulnérabilité. L’association Elan sportif a par exemple permis à une soixantaine de jeunes filles issues de zones sensibles de Mulhouse de s’initier à la boxe via des ateliers où filles et garçons se côtoient encadrés par des éducateurs sportifs afin de développer l’esprit d’équipe et de mixité.

De son côté, l’association Accueil 9 de cœur a lancé un programme, intitulé « 62elles », visant à soutenir les femmes victimes de violences conjugales grâce à la pratique du sport afin qu’elles testent leurs limites et se réapproprient leur féminité.

Sport et inclusion : un très beau reflet du « vivre ensemble »

      L’année 2016 n’a pas fini d’être ponctuée de challenges pour les athlètes françaises : un palmarès brillant concernant les féminines qui ont pour le moment leur entrée assurée à Rio dans les disciplines de Handball, Foot, Athlétisme, Natation, Rugby à 7, Gymnastique, Taekwondo, Tir et Voile.

Des entrées qui n’étaient pas « légalement » assurées il y a encore quelques décennies : la participation féminine sur la scène olympique n’a été possible que grâce à l’action soutenue du Comité International Olympique (CIO) qui agit sur deux plans : augmenter la participation des femmes aux Jeux et accroître leur présence à des postes décisionnels dans le sport. Résultat : s’il n’y avait que 2 femmes membres du CIO en 1981, elles étaient désormais 24 en 2014. Cette volonté de féminiser le Comité n’est pas un élan purement féministe mais davantage un mouvement de solidarité mixte rassemblant autant de femmes que d’hommes dans l’objectif commun d’atteindre la parité.

Enfin, le “vivre ensemble” ne s’arrête pas là : les jeux paralympiques sont par exemple une magnifique preuve d’inclusion. Pour information, cette année à Rio, 4 350 athlètes en situation de handicap participeront aux jeux : 528 épreuves sont prévues dont 226 pour les femmes.

Source: http://www.rio2016.com/fr/les-jeux/paralympiques



Malheureusement, la participation des femmes et des jeunes filles handicapées aux JO paralympiques met souvent en avant un double stéréotype : la différence du genre mais aussi le préjugé du handicap. C’est aussi pour cette raison qu’en 2000, le Département sportif technique du Comité international paralympique a pour la première fois favorisé la participation des femmes aux jeux paralympiques. Pour le moment, la participation femmes/hommes est actuellement égale dans deux disciplines seulement : le volley‐ball assis et l’escrime en fauteuil roulant. Pour le reste, les hommes sont majoritaires, à l’exception des compétitions équestres où les participantes féminines sont plus nombreuses.

L’atteinte d’un niveau égalitaire hommes/femmes aux jeux paralympiques, passe par l’éducation et à la sensibilisation à l’inclusion dès le plus jeune âge pour permettre à davantage de femmes de faire de leur handicap une force belle et singulière et briser les stéréotypes.

Enfin, au-delà de la nécessité d’équité, le paysage du sport doit évoluer vers un terrain plus mixte. Avec le patinage artistique, le badminton est le seul sport pariant sur le collectif en proposant des compétitions de couples mixtes (le tennis n’en propose que de manière exceptionnelle). Le « double mixte » bénéficierait à tou(te)s, et, pour chaque match, défaite ou victoire, la mixité sortira vainqueur !

Pour aller plus loin :

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