Journée internationale des femmes et des filles en sciences

L'oeil de TEDxChampsÉlyséesWomen
// 11 février 2016

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans des carrières scientifiques et à s’impliquer dans des domaines techniques autrefois plus largement représentés par des hommes. Hors dans les faits et si on regarde les chiffres, les disparités demeurent dans les secteurs de ce qu’on appelle les STEM (science, technologie, ingénierie, mathématiques).

Pourquoi est-ce important ?

Les sciences ont plus que jamais un rôle majeur à jouer pour notre présent et pour les générations à venir. Elles sont cruciales pour remplir les nouveaux objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 que la communauté internationale vient d’adopter. Et les femmes doivent pouvoir être pleinement parties prenantes pour faire face aux défis de ce monde en mutation.

Cette année, pour la première fois, nous célébrons donc la Journée internationale des femmes et des filles en sciences. Le 11 février a en effet été choisi pour la création par les Nations Unies de cette nouvelle journée internationale.

« Le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 souligne le potentiel de la science comme moteur de changement pour les droits humains et la dignité, pour l’éradication de la pauvreté et la protection de la planète.
En cette première Journée internationale des femmes et des filles en Science, le message de l’UNESCO est clair - le nouveau Programme 2030 ne peut tenir ses promesses qu’à la condition d’investir dans l’autonomie des femmes et des filles par et dans la science. »
Message d’Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO.

Femmes et sciences, où en est-on ?

La part des femmes étudiant ou travaillant dans les disciplines scientifiques est croissante mais encore trop inégalitaire. Hors l’accès aux disciplines scientifiques et la pleine participation des femmes et des filles dans les sciences est un enjeu majeur en termes d’égalité et d’autonomisation des femmes. Autre point observé : si les femmes sont de plus en plus représentées dans les sciences, plus on monte dans la hiérarchie, dans les études ou à des postes à responsabilités ou de prise de décision et plus elles sont minoritaires et sous-représentées.

Les constats ont été les mêmes lors de la COP21 en décembre dernier à Paris, durant laquelle de nombreuses organisations ont dénoncé la part encore trop faible de femmes à des postes de décisions en rapport avec le changement climatique. « Dans les principaux secteurs en rapport avec le changement climatique les femmes ne sont pas représentées de façon paritaire à des postes de travailleurs qualifiés, de cadres ou de dirigeants. »
Il est également observé que certaines disciplines accueillent beaucoup plus de femmes que d’autres. « Bien que relativement bien représentées dans certaines disciplines scientifiques – notamment la santé, l’agriculture et la gestion de l’environnement – elles sont très minoritaires dans d’autres domaines appelés à jouer un rôle déterminant dans la transition vers le changement durable, tels que l’énergie, l’ingénierie, les transports et l’informatique – ce dernier domaine ayant son importance pour les systèmes d’alerte, le partage de l’information et la surveillance de l’environnement ». (source : Rapport de l’UNESCO sur la science, vers 2030)

Du côté de la recherche, là aussi les femmes sont en minorité et représentent 28 % de la population des chercheurs. Elles sont pourtant de plus en plus nombreuses à s’inscrire à l’université mais malheureusement leur nombre décroît au fil des années de cursus. « Selon une étude menée dans 14 pays, la probabilité pour les étudiantes d’obtenir un baccalauréat, une maîtrise ou un diplôme de docteur dans des matières liées à la science est de respectivement 18%, 8% et 2%, tandis que ces pourcentages sont de 37 %, 18% et 6% pour les élèves de sexe masculin. » (source : Nations Unies).

Femmes et sciences, qui sont-elles ?

Heureusement, elles sont toujours plus nombreuses à s’engager dans des carrières scientifiques. Et heureusement, nombreux sont ceux qui agissent déjà depuis longtemps pour élargir la part des femmes dans les sciences. C’est le cas du programme For Women in Sciences créé en 1998 par l’UNESCO et la Fondation L’Oréal, un programme pionnier pour la promotion des femmes de science. L’UNESCO et la Fondation d’entreprise L’Oréal font le pari de reconnaitre celles qui, par la portée de leurs travaux, contribuent à relever les grands enjeux planétaires.

Depuis 1998, les Prix L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science ont distingué plus de 87 lauréates originaires de 30 pays, dont 2 sont devenues Prix Nobel par la suite. En novembre dernier, 5 femmes d’exception, dans des disciplines telles que la biologie moléculaire, la médecine, la biologie vétérinaire, ont été désignéeslauréates 2016 et recevront leur prix en mars.

Parmis les lauréates 2015, de beaux parcours de femmes qui veulent changer le monde :

 

→ Il y a par exemple Anne-caroline Chany qui travaille à la création d’une molécule anti-cancéreuse inspirée d’une éponge marine que l’on trouve en Nouvelle Zélande mais trop rare pour qu’on l’utilise.

 

 

 

 

Marie-Béatrice Forel a, elle, choisi comme spécialité la paléobiodiversité. Elle mène des travaux pour mieux comprendre l’extinction des espèces. « La paléontologie est une

vraie science en mouvement, ouverte, et dont les implications sont multiples pour la compréhension de notre passé, de notre futur, de ce qu’est la Vie et de ce qu’elle pourrait être ailleurs.»

 

 

 

Anaïs Orsi mène ses recherches au beau milieu de l’Antarctique. Elle établit de nouvelles données pour mieux comprendre le climat, et donc augmenter notre capacité à le modéliser pour prédire les changements futurs, en particulier l’élévation du niveau de la mer. Anaïs Orsi ose les « missions de terrain où l’on travaille 15h par jour en dormant sous une tente ». « Je cherchais un métier intellectuellement stimulant où l’on ne passe pas tout son temps derrière un ordinateur, et j’ai trouvé ! »

 

 

Isabelle KYOKO VIN est spécialiste de l’imagerie 3D. Mais elle s’en sert à des fins bien précises et très louables. Elle travaille au développement d’outils qui accompagneront les équipes de sauvetage sur le terrain lors de catastrophes naturelles ou d’accidents par exemple. “Mon nouveau projet a pour objectif de développer un système imageur 3D innovant et plus performant en terme de précision, encombrement et rapidité d’acquisition d’images, afin d’obtenir la cartographie 3D d’environnements en temps réel. Cela permettra d’établir la reconnaissance du terrain, et d’améliorer la localisation et le sauvetage de personnes blessées ou ensevelies en cas de sinistre”.

 

Les mettre sur le devant de la scène c’est aussi inspirer d’autres femmes à faire ce choix de carrière et leur donner le goût d’aller plus loin.

« Aujourd’hui, plus que jamais, le monde a besoin de science et la science a besoin des femmes. »
Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO.

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